Plusieurs d’entre nous la connaissent bien comme cette mauvaise herbe annuelle qui revient, année après année, se pavaner dans nos jardins et nos plates-bandes. Vrai qu’elle se ressème vraiment facilement, mais saviez-vous que le chou gras, de son vrai nom chénopode blanc ou chenopodium album, peut avoir une utilité beaucoup plus noble que celle d’engraisser vos tas de compost? En effet, le chou gras, surnommé aussi parfois épinard sauvage, mérite de se tailler une place de choix dans nos assiettes printanières. Il est riche en calcium, vitamine C et protéines (qui plus est sont complètes). Le chou gras se cuisine comme des épinards. Son goût s’en rapproche, mais il est plus crémeux. C’est aussi une excellente verdure à ajouter aux jus et smoothies. L’on consomme ses feuilles seulement, sa tige étant trop coriace. On peut d’ailleurs prélever les nouvelles tiges sur le plant tout au long de l’été.
Même si son intérêt culinaire est peu connu de nos jours, il a longtemps été consommé, en particulier par les pauvres et les manants puisqu’il ne coûtait rien à produire et poussait un peu partout. C’était donc une source de nutriments plus qu’intéressante pour ces gens. L’expression «Jeter ses choux gras» vient d’ailleurs du fait qu’en ces temps, les gens aisés qui possédaient un potager jetaient les choux gras qui y poussaient, ayant les moyens de lever le nez sur cette source de nutriments. Jeter ses choux gras était donc à cette époque un signe de richesse. Pourquoi s’en priverait-on? Je vous invite donc à zieuter vos potagers et plates-bandes et à vous en régaler!