Cet après-midi, j’ai fait une belle visite. Je suis allée rencontrer Michel Richard des Potagers d’Antan. Cela fait quelques temps déjà que j’ai envie de vous en parler. Les Potagers d’Antan, c’est Michel Richard et son petit lopin de 60 000 pi2 tout près de chez moi. Il aura fallu une belle amitié entre nos enfants pour que je le découvre, comme quoi la vie fait parfois bien les choses! Je suis donc enfin allée voir où il cultive toutes sortes de variétés de semences rares, du patrimoine et autres curiosités du jardin. Passionné d’histoire et de jardinage, Michel s’efforce de conserver toutes sortes de variétés de semences rares de fruits et légumes en plus de tenir un blogue des plus intéressants sur l’histoire et le jardinage, les fruits et légumes rares et autres actualités sur le sujet. Tout a d’ailleurs débuté par ce blogue qu’il a commencé à tenir il y a environ 6 ans. Des gens lui demandaient alors régulièrement des semences de ces variétés anciennes et rares et tranquillement, il s’est mis à en cultiver, puis à en vendre, tout ça par passion.
Il est l’un de ceux que l’on peut appeler les gardiens de la biodiversité. En 100 ans, 25% de la biodiversité des cultures a disparu. Pourtant, la sauvegarde de la biodiversité est essentielle car les variétés ayant chacune un bagage génétique différent, certaines peuvent plus facilement faire face que d’autres à certains changements (changements climatiques, pratiques de culture,…) ou agresseurs (maladies ou insectes par exemple). Sur le lot, il y a de bonnes chances pour que certaines s’adaptent mieux que d’autres à des conditions d’adversité. Toutes ces variétés de fruits et légumes communs et plus rares représentent une richesse inestimable pour la biodiversité et puis, admettons-le, c’est beaucoup plus intéressant et attrayant pour les yeux (et le palais!) de voir toutes sortes de variétés les plus différentes les unes que les autres d’un même légume.
Bien qu’un peu frisquet, c’était une magnifique journée pour un petit tour du potager, car même si la saison n’en est qu’à ses premiers balbutiements, il y avait plusieurs choses toutes plus intéressantes les unes que les autres à voir (et davantage encore à en entendre parler!). Plusieurs variétés d’ails, dont la Transylvania, le véritable ail en provenance de Roumanie qui repousserait les vampires, et la Northern Québec côtoyaient oignons, patates Apios et échalotes. Des variétés d’oignons et d’échalotes déjà assez avancées d’ailleurs, certaines d’entre elles étant vivaces et se ressemant année après année… Moins de travail donc, ça me donne bien le goût d’en cultiver! Très résistantes, elles survivent en reines tout l’hiver au milieu du jardin qui a pris forme dans un ancien manège à chevaux, d’où il tient sa forme ronde. Topinambours rouges, crosnes du Japon, amandes de terre, cerfeuils tubéreux, oignons patates (les premiers qui sont arrivés en Nouvelle-France), melons de Montréal, tomates Oscar Gonthier et haricots de la famille Ferland ne sont que quelques exemples de ce qui poussera dans le jardin de Michel cet été. Et chacun a son histoire particulière.
Après la petite visite du potager, Michel m’a montré sa boîte de trésors, une petite collection de catalogues de semences datant du début des années 1900, le plus vieux catalogue en sa possession datant de 1897. Tous des catalogues du Québec ou presque, plusieurs semenciers étant situés à Montréal à cette époque. Michel les trouve sur eBay, parfois dans les brocantes. Une mine d’or d’informations et un vrai plaisir à feuilleter! J’ai d’ailleurs découvert, à côté de la betterave à sucre, la betterave à vache (oui, oui, c’est son nom!) dont je n’avais jamais entendu parler et qui a pourtant nourri nombre de troupeaux laitiers à une certaine époque. Michel nous en parlera dans un de ses prochains articles.
Pour couronner ma belle visite, je suis repartie avec de la rhubarbe qui vient du grand-père de Véronique, la conjointe de Michel, et un sac de patates Apios (ou patates chapelet), que je vais planter au jardin dans les jours qui viennent. Bon, je dois vous avouer qu’on ne sait pas si les patates Apios sont bonnes au goût, Michel vient de se les faire donner par une dame de Lanoraie. On les plantera tout de même, ne serait-ce que pour faire notre mini contribution à la sauvegarde de la biodiversité et qui sait, peut-être ferons nous une belle découverte!
Pour en savoir plus sur les Potagers d’Antan et lire les articles de Michel :
https://potagersdantan.wordpress.com/
https://www.facebook.com/Potagers-dantan-160079594104219/?fref=ts